TAE KWON DO

 
 
 
L’ art du TAE KWON DO

La pratique du Taekwondo est un apprentissage permanent qui permet de développer ses capacités physiques et de construire un mental solide. Chaque cours a pour objectif de faire progresser les pratiquants à l'aide d'exercices et de conseils prodigués par le Maître ou l’Instructeur. L'entraînement est généralement structuré autour de plusieurs approches complémentaires.

Le Tae Kwon Do comme tous les arts martiaux coréens sont habituellement pratiqués dans un DoJang (salle d’exercices et de perfectionnement).

Uniforme et niveaux

Les pratiquants sont revêtus d’un uniforme appelé dobok et porteurs d’une ceinture ou tti. Le dobok est toujours propre et repassé, il ne se transporte pas en chiffon, mais est correctement plié avant et après l'entraînement. La ceinture indique le niveau de chaque pratiquant qui s’échelonne de la couleur blanche à la couleur noire. Les élèves sont rangés par niveaux, catégories qui dépendent du temps de pratique et d’avancement dans la connaissance. Ces niveaux sont nommés geup ou kup.

La couleur noire signale l’aboutissement d’un premier niveau de pratique et la connaissance des bases techniques d’une école, c’est aussi le début d’une nouvelle progression et l’acquisition de nouveaux principes. Les pratiquants expérimentés sont donc porteurs de ceintures noires qui comportent également plusieurs niveaux ou degrés nommés dan. Certains indiquent leur degré d’expérience par un marquage de traits horizontaux brodé sur un côté de leur ceinture. En Tae Kwon Do comme dans la plupart des autres arts martiaux il existe neuf degrés de ceinture noire et la règle veut que le nombre de degré soit équivalent au nombre d’années de pratique. Par exemple pour passer du 2ème au 3ème Dan, trois années seront nécessaires et ainsi de suite. Il arrive que des jeunes parviennent à atteindre le niveau de la ceinture noire, dans ce cas leur est décernée une catégorie nommée poom ou « ceinture noire junior ».
  • Sabumnim : professeur.
  • Kwanjangnim : propriétaire ou chef de Kwan.
  • Dojunim : gardien de la méthode.
Les Poom Sé (Formes codifiées) - Les Poom-Se sont des combats imaginaires codifiés, éxécutés seuls. Cet enchaînement de mouvements d'attaque, de défense et de déplacements reflètent la philosophie de l'art martial du Taekwondo. L'éxécution d'un Poom-Se exige rapidité d'éxécution, précision des mouvements et des déplacements, contrôle du rythme et de la respiration. Il existe huit Poom-Se destinés aux pratiquants des différents grades depuis le débutant (ceinture blanche) jusqu'au postulant à la ceinture noire. L'ordre d'apprentissage tient compte du niveau des élèves et est un moyen d'évaluation de la progression du pratiquant, notamment lors du test des acquis (évaluation d’un niveau de pratique). "Poom" signifie "forme, mouvement" et "Se", "identité, style". Les poomse, en plus d'être des références techniques, exprime aussi l'esprit de la Corée.
 
Le Taekwondo s'appuie sur un ensemble de techniques dont la maîtrise constitue un pilier fondamental, elles peuvent selon moi être réparties schématiquement en quatre groupes :
-Les postures qui permettent de conserver la stabilité (équilibre)
- Les axes de frappe et de défense (direction)
-Les blocages qui permettent de stopper ou de dévier une attaque (protection)
-Les attaques qui permettent de frapper l’adversaire (neutralisation)

Les postures - Les postures sont les différentes positions utilisables en Taekwondo et à partir desquelles le pratiquant peut commencer une technique (attaque, défense ou déplacement). Ces postures diffèrent selon un appui qui est réparti suivant le cas, symétriquement entre les deux jambes, ou bien fortement sur la jambe avant ou arrière. La maîtrise de ces diverses postures conditionnent l'apprentissage ultérieur des déplacements et des mouvements qui trouvent leur efficacité au travers de la vitesse, de la puissance et de la précision d’exécution. La pratique des Poomsé facilite l’assimilation des postures.

Les 7 postures de base sont : Moa Seugi (position pieds joints) – Jou Tchoum Seugi (position du cavalier) - Ap Seugui (position de marche) – Ap Koubi (jambe avant fléchie, jambe arrière tendue) – Duit Koubi (jambe arrière fléchie) – Koa Seugui (jambes croisées) – Beum Seugi (position du tigre)

position de défense

Les axes de frappes et de défense sont répartis en trois niveaux :

Haut (Eulgoul) – Moyen (Momtong) – Bas ( Aré)

Les blocages - Les blocages permettent de parer les coups reçus. On peut bloquer à tous les niveaux (bas, médian et haut), avec la main ouverte ou fermée et en effectuant un mouvement droit ou bien circulaire. Il existe également des blocages plus complexes où l'on utilise simultanément les deux bras. Seul un blocage efficace (puissance, rapidité et précision), permet d'envisager une contre-attaque ou une neutralisation par l’effet d’une percussion. On peut également dévier une attaque par l’application d’une gestuelle spécifique, généralement au moyen de la main ouverte.
Les attaques - Les attaques peuvent être portées par les membres supérieurs et inférieurs. On utilise les mains et les pieds, mais aussi d'autres parties du corps, telles le coude, le genou, la tête, comme autant d'armes naturelles. Si les attaques des membres supérieurs sont portées soit avec le poing, soit avec la main ouverte, il en existe de nombreuses variantes. 

Les coups de poing directs ; Bandé Jileugui (coup côté jambe avant) et Baro Jileugui (coup côté jambe arrière) sont les deux percussions de base. Pour désigner le coup porté au niveau moyen on dit « Momtong Bandé Jileugui ou Baro Jileugui ». A l’occasion de l’exercice réalisé en position statique, les deux pieds sont écartés et parallèles tandis que les genoux sont légèrement fléchis. Cette position qui se nomme « Jou Tchoum Seugui » (position du cavalier) permet de réaliser des séries de coups de poings.

coup de poing

Les attaques avec les membres inférieurs sont portées principalement avec le pied, coups de pieds directs, latéraux, arrières ou circulaires, et aussi une gamme de coups de pieds sautés, enchaînés ou simultanés caractéristiques du Taekwondo. 

Les coups de pied de base sont : Ap Chagui (coup de pied direct) – Yeup Chagui (coup de côté) - Dol Lyeu Chagui (coup circulaire vers l’avant) – Dou Bal Dang Sang (coup direct sauté) – Apcha Olligui (coup jambe tendue lancé vers le haut en avant) – Pyo Jeuk Chagui (coup avec intérieur du pied vers l’avant) – Duit Chagui (coup vers l’arrière) 
 
technique défense taekwondo
 
 Les techniques de percussion
 
Les techniques de percussion visent à frapper les zones situées sur le parcours des nerfs, des artères, des points dits « vitaux » que la science asiatique place sur des méridiens dits « d’énergie » où passe cette dernière suivant un cycle de 24 heures (voir chapitre l’Energie intérieure). Il existe plusieurs façons de porter un coup et cela dépend de zone visée. Ces frappes s’effectuent avec le poing, le revers, les phalanges, les doigts, les tranchants de mains, les coudes, les genoux, les tibias, les coups de pieds, le talon, etc …Dans la pratique des arts martiaux asiatiques, le corps est divisé en trois parties, haute (tête/épaules) moyenne (thorax, et abdomen) et basse (des hanches aux pieds). Si les positions de jambes changent souvent, plusieurs de ces positions reviennent souvent, elles se combinent avec la gestuelle (frappe, déviation de coup, esquives), tandis que le dos reste droit.

Les combats conventionnels
(Han-Bon) - Les combats conventionnels d'acquérir une maîtrise du combat avant d'aborder le combat libre. Ils sont pratiqués sous deux formes : sur une seule attaque ou sur trois. Les attaques sont bloquées ou esquivées et suivies d'une contre-attaque, cela permet de développer la précision et l'efficacité des techniques et des déplacements. 

Les combats libres (Kyorugi)Les combats libres sont généralement pratiqués avec des protections, car les techniques sont exécutées avec puissance et vitesse en respectant certaines règles afin d’éviter des blessures. Ces combats sont surveillés par le Maître ou les Instructeurs. 
 

Les techniques de casse et de self défense - Les techniques de casse se pratiquent à l'aide de planches de bois que le pratiquant doit briser par une percussion. A partir du 1er dan, les tests de casse interviennent dans l'évaluation du potentiel technique et de concentration de l’élève. Les techniques de self-défense sont une application des gestes techniques qui permettent de riposter à une attaque afin de neutraliser un agresseur.

Le déploiement de la puissance :

La puissance déployée à l’occasion d’une percussion (membres supérieurs ou membres inférieurs) est associée chaque fois à une respiration adaptée. Les coups sont portés à l’expir et sont en principe encaissés sur l’expir. L’Inspiration est faite uniquement pour se recharger en énergie (oxygénation du sang).
Les techniques de percussions n’utilisent pas la force musculaire mais plutôt la puissance que l’on dégage par la formule ;
Concentration (mental) + décontraction (corps) + vitesse = Puissance.
La puissance déployée est aussi directement liée à la respiration, à la position du corps et à la manière dont les mouvements sont exécutés. C’est ainsi que je défini la puissance en Tae Kwon Do.
 
La coordination des mouvements :

Qu’ils soient destinés à appuyer une frappe ou faciliter une esquive, les mouvements du corps font chaque fois appel à un positionnement des jambes adéquat. En effet, c’est d’abord dans le positionnement du corps, de sa stabilité, que le pratiquant trouvera l’origine de l’efficience de chacun de ses mouvements. Un dos droit, de bons appuis au sol et une respiration adaptée sont les garants d’actions efficaces. La « courroie de transmission » des mouvements des membres supérieurs se situe au niveau des articulations des hanches, tandis que les bras sont propulsés aussi par l’action des muscles insérés sur l’omoplate. La coordination entre le placement des pieds au sol, le mouvement des hanches, des épaules et de la respiration permettent toutes les actions exécutées avec les bras.
 
Le mental :

Le conditionnement mental (corps et esprit) s’acquiert par une répétition sans faille de la technique. Un maître n’a pas besoin de donner de longues explications pour que son enseignement soit efficient, de par son attitude (rigueur et droiture), il sait développer le potentiel psychique de ses élèves les plus assidus pour les rendre capable d’avoir le meilleur comportement et la meilleure réactivité, don transposable aussi dans la vie de tous les jours. Maître Kim Yong Ho fait partie de ces rares grands experts capables de transmettre l’essence de l’art martial ainsi que toutes les valeurs qui y sont rattachées et ces valeurs sont inscrites pour la postérité dans son « Tae Kwon Mu Do ».
 
L’agilité :

L’agilité s’acquiert par le travail de la souplesse du corps, par des exercices de gymnastiques spécifiques et basiques que l’on retrouve dans beaucoup de sports. L’agilité du corps (souplesse) permet d’être plus rapide et la rapidité intervient dans l’efficacité des coups portés, ainsi que dans la gestuelle générale de combat. Dans l’absolu, le pratiquant devra intégrer de façon régulière des exercices d’étirements favorisant une souplesse musculaire indispensable à la réalisation de mouvements rapides. Depuis une trentaine d’années environ, ces exercices dénommés « Stretching » en occident, est une méthode d’étirements statiques d’un groupe musculaire déterminé  et des tissus ligamentaires (voir chapitre Etirements) bien connus des asiatiques depuis fort longtemps.  Ainsi, mentalement et physiquement préparé, le pratiquant est apte à réagir avec efficacité. C'est l’agilité qui facilite les actions rapides.
 
Le centre de gravité (1)

A l’occasion des percussions avec les membres inférieurs, il arrive parfois que le pratiquant chute car il a perdu son équilibre. La perte d’équilibre est dûe à un déplacement du centre de gravité non maîtrisé. D’où l’importance de porter son attention en permanence sur les bonnes postures et les bons placements de pieds. Plus il y a de mouvements de jambes plus le centre de gravité se déplace. En plaçant nos talons le long d’un mur et en se penchant en avant on peut faire l’expérience du centre de gravité, de cette façon, nous allons être déséquilibré et chuter en avant. En permanence nous faisons l’expérience du centre de gravité mais nous n’en avons plus conscience car notre cerveau a réussi dès notre petite enfance à intégrer cette faculté qui nous permet de tenir debout. Qu’ils soient destinés à appuyer une frappe ou faciliter une esquive, les mouvements du  corps font chaque fois appel à un positionnement des jambes permettant l’équilibre. Etant parfaitement stable, il nous est donc possible d’enchaîner tous nos mouvements sans risque de déséquilibre.
 
L’esquive
 
L’esquive est une technique, au même titre que le coup de poing ou la clef de bras, cependant , il s’agit d’un mouvement qui concerne surtout la partie inférieure du corps. Là encore il sera question de timing, d’une réaction rapide et animée par anticipation. L’esquive (ou déplacement du corps) est un art, il constitue la base des arts martiaux, sans cela toute action qui suivra ne pourra être efficace. C’est un mouvement du corps qui permet de s’esquiver face à une attaque directe.
L’art de l’esquive se cultive par la répétition et demande fluidité et légèreté, conditions indispensables pour une réaction rapide où l’anticipation est de mise. L’art de l’esquive fait appel autant à l’intuition qu’à l’expérience. Dans son principe, l’esquive sollicite à la fois le corps et l’esprit, et se manifeste le plus souvent par un déplacement latéral ou arrière. Légèreté, détente et fluidité sont nécessaires pour obtenir un déplacement rapide et précis. Sur le plan physique, ce sont les hanches qui opèrent en tant que « courroie de transmission » entre l’esprit et la plante des pieds. Là encore le dos reste droit et le corps est léger et agile. Lors d’une esquive le haut du corps suit le mouvement des jambes. La capacité de se déplacer avec rapidité et précision au moment opportun, doit être recherchée par celui ou celle qui s’adonne à la pratique de la défense personnelle. Cela est valable pour toutes les méthodes.
 
 
« Le savoir dispensé par un expert reste au travers de ses conseils, l’élément le plus important dans la pratique d’un art martial quel qu’il soit ».  
Jean-marc Lanave
 
 
 
        (1) Point de concentration des différentes forces qui permet à un corps de se tenir en équilibre (Physique). Chez l’homme le centre de gravité se situe plus ou moins près du nombril.



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