ENERGIE INTERNE


 
 
L’acupuncture remonte à plus de 2000 ans

Les anciens taoïstes chinois, après plusieurs siècles d’observation de la nature, de l’existence des cycles et des éléments qui la composent, de la pratique des arts martiaux et de la méditation, pris conscience et développé un savoir de la circulation des énergies dans le corps humain. Ils ont constaté que cette circulation s'effectuait selon des règles et des lois éprouvées dans les pratiques taoïstes, telles que les arts de la guérison et les arts martiaux, dont fait partie l'acupuncture. Parallèlement aux pratiques « internes »,  ils ont développé un schéma complexe de circulation des énergies dans le corps humain tout en localisant des points particulièrement sensibles. Un véritable circuit des énergies élaboré pour agir sur le corps par la technique de l'acupuncture pour faire circuler, débloquer et équilibrer les énergies.

L’acuponcture et la moxibustion forment une grande partie de la médecine chinoise. Ces deux méthodes thérapeutiques différentes ont une ancienne histoire. On peut trouver la trace de traitements par acuponcture et moxibustion jusqu’à l’âge de pierre. Les instruments utilisés (couteaux de pierre et autres) étaient connus sous le nom de « bian ». Sous les HAN (206 av J.C., 220 ap. J.C.), un Livre nommé Shuo Wen Jie Zi mentionne l’usage de pierres pour soigner les maladies.  D’autre part, l’usage du feu créa les conditions de la techniques des moxibustions et nous pouvons raisonnablement penser qu’au regard du degré de raffinement et de l’avancée scientifique des chinois, ces derniers passèrent des « aiguilles » d’os ou de bambou aux aiguilles de bronze. Au cours de la dynastie Shang (16ème au 9ème siècle av. JC) il devint possible de fabriquer de telles aiguilles.

Historiquement, le HUANG DI  NEI JING (le Canon de médecine) écrit durant la période des Royaumes Combattants (475  à 221 av. JC) sous les Han expose l'art de l'acupuncture. Les descriptions concernant les traitements par l’acuponcture et la moxibustion figurent dans cet ouvrage avec mention de la physiologie des méridiens et viscères, de la pathologie, indications et contre indications de la technique. Le livre mentionne également l’utilisation de neuf sortes d’aiguilles.
L’acuponcture et la moxibustion connurent un rapide développement depuis les dynasties « Tsin » de l’Est et de l’Ouest et celles du Sud et du Nord. C’est à cette époque également que parutle célèbre ouvrage  Zhou Hou Bei Ji Fang (Prescriptions d’urgence) écrit par le célèbre médecin Ko Hung de la dynastie Tsin. Par la suite, durant la dynastie Tang, Sun Szu-miao proposa de nouveaux points d’acuponcture qui reçurent le nom de points « Ah Shi ».  Sous les Song, le célèbre médecin nommé Wang Wei-Yi participa au coulage de deux statues de bronze creuses, grandeur nature, à la surface desquelles étaient indiqués le trajet des méridiens et la distribution des points. Au cours de cette période, les praticiens considérant que les méridiens étaient des voies reliant les organes internes à la surface corporelle, il y avait lieu de les prendre en considération lors de l’administration de médicaments.  C’est durant la période des dynasties Song, Kin et Yaun qu’acuponcture et moxibustion connurent un développement optimum.

Sous la dynastie des Ming (1368 – 1644), le médecin Yang Chi-Chou rassembla les anciens travaux qu’il réunit dans un ouvrage intitulé Zhen Jiu Da Cheng (Abrégé d’acuponcture et de moxibustion). Ce livre fut la principale référence des travaux de Soulié de Morant qui introduisit l’acuponcture en France au début du 20ème siècle.

La médecine traditionnelle chinoise considère que les méridiens (Jing) et les vaisseaux secondaires (Luo) sont des circuits ou trajectoires répartis dans tout le corps et dans lesquels circule le Qi (énergie vitale). Ce réseau relie les régions superficielles du corps aux régions internes et aux organes. Les méridiens représentent les voies principales, tandis que les vaisseaux sont leurs voies secondaires, les branches des méridiens en quelque sorte. Les méridiens se divisent de deux groupes ; les 12 méridiens réguliers et les 8 méridiens extraordinaires. A l’intérieur du corps ils sont liés aux viscères et à l’extérieur avec les bras, les jambes, la peau et les organes sensoriels. Les vaisseaux secondaires permettent quant à eux la liaison d’un méridien à l’autre.

S’agissant de la méthode traditionnelle d’acuponcture, celle-ci consiste donc à insérer dans la peau des aiguilles sur des points précis placés sur le trajet des méridiens d’énergie. Le traitement consiste à implanter des aiguilles faites de deux alliages de métaux dont la partie supérieure est en vrille qui monte et redescend, pour faire sortir les énergies négatives (perverses) et ramener les énergies cosmiques positives aux points d'implantation. Le flux d’énergie, comme le flux sanguin varie en fonction de la saison, de l’heure de la journée. D’une façon générale ce flux est plus important sur l’avant du corps dans la journée et plus fort sur la partie antérieure durant la nuit. Vers minuit, le flux est concentré à la tête et se déplace lentement vers le bas. Ce flux énergétique passe d’un méridien à un autre toutes les deux heures accomplissant ainsi en 24 heures le cycle des 12 méridiens. Tout ceci s’inscrit dans un processus rythmé au cours du cycle circadien. Ainsi, chaque canal d’énergie dans le corps connaît des fluctuations énergétiques montantes et descendantes. Par exemple, le méridien du cœur est à son maximum d’énergie entre 11h et 13h, alors que celui du foie est à son maximum entre 1h et 3h. Chaque organe interne connaît ainsi un « pic » énergétique. En occident, on commence à respecter cet horaire des énergies dans l'administration des médicaments, c'est ce qui se nomme la chronobiologie.
Les points qui contiennent les énergies qui circulent dans les canaux fonctionnent aussi selon le cycle annuel. Chaque point s'ouvre à un jour précis de l'année, ce sont des points situés aux extrémités des mains et des pieds et c'est dans ces zones que s'effectue plus facilement la mutation de la qualité des énergies qui iront alimenter les canaux et les organes correspondants. Ces énergies sont reliées aux cinq éléments (eau, bois, feu, terre, métal) et permettent d’équilibrer les différentes forces qui circulent dans chacun des canaux. Ces points fonctionnent selon les règles des cinq éléments. Le cycle d’engendrement ou de production est comme suit : eau, bois, feu, terre, métal. On dit que l’eau alimente le bois, le bois alimente le feu, le feu régénère la terre, la terre permet la formation du métal en son sein. Le cycle de destruction ou de contrôle est le suivant : eau, feu, métal, bois, terre. L’eau éteint le feu, le feu fait fondre le métal, le métal coupe le bois, le bois recouvre la terre.
 
 Acuponcture et Moxibustion sont deux méthodes thérapeutiques différentes

La première traite les maladies en piquant des points précis du corps de manière à provoquer une stimulation par diverses méthodes et par l’utilisation d’aiguilles de diverses formes et longueur. La moxibustion quant à elle, traite la maladie par stimulation thermique en utilisant la chaleur produite par la poudre de moxas en ignition ou autres substances en des zones spécifiques de la surface cutanée. La poudre à moxas est confectionnée avec des feuilles sèches d’artemisia vulgaris moulues, elle a la propriété de réchauffer les méridiens en éliminant les facteurs froid et humidité et en renforçant le fonctionnement des viscères.
Il existe 4 techniques d’application : - La moxibustion directe – La moxibustion indirecte – La moxibustion par bâtonnets – La moxibustion par aiguille chauffée.

Lorsque l'énergie est déséquilibrée, la maladie commence à s'installer. Elle peut se manifester par des douleurs ou des sensations de malaise, des dérèglements dans la respiration, durant le transit alimentation/évacuation, dans le sommeil/réveil, dans des manifestations nerveuses, émotives et sexuelles. Les deux principaux facteurs de dérèglement des énergies sont le climat et les aliments (facteurs externes) et les émotions (facteurs internes). Ils sont appelés "énergies perverses externes et internes".

Dans notre civilisation, le facteur le plus important de dérèglement des énergies demeure les émotions négatives qui perturbent et nuisent aux organes internes : - La colère nuit au foie - la haine et l'impatience nuisent au cœur - les soucis et les inquiétudes nuisent à la rate - la tristesse nuit aux poumons - la peur nuit aux reins. Les émotions sont des énergies, elles peuvent donc être transformées en énergies positives. Plusieurs zones du corps peuvent être utilisées pour pratiquer l'acupuncture et sont partie intégrante de l'acupuncture. Chaque zone du corps est considérée contenir toutes les autres, selon un système de correspondances bien établi, tel les oreilles, dont chaque partie est en relation directe avec des zones et organes bien précis du corps humain (Cf. Livre Ling Shu – Chapitre Kou Wen Pien). Il en est de même avec les mains, les pieds, les yeux et le visage.

L’objectif de l’acupuncture est donc d’équilibrer les diverses énergies et par le fait même, de garder le corps physique en santé.
 



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